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Reconversion professionnelle en élevage laitier : Cynthia Leblond : du commerce à la traite

Depuis le 18 janvier, Cynthia Leblond a enfilé ses bottes pour se former au métier d’agent spécialisé en élevage laitier. Et c’est le Gaec LV Lepage à Domjean qui l’accueille le temps de la sa formation de six mois. La jeune femme est en quête de découvrir le métier et les deux associés désireux de faire connaitre leur quotidien.



Cynthia Leblond est passé da la ville à la campagne à 11 ans, de Paris à la Manche. Rien ne la prédestinait à devenir agricultrice. Et pourtant, c’est ce à quoi elle se forme depuis deux semaines au sein du Gaec LV Legape, conduit par Lionel et Valéry Lepage. Dans six mois, elle tentera de décrocher son CQP d’agent spécialisé en élevage laitier. « J’ai travaillé six ans dans la grande distribution après avoir fait des études de vendeuse en apprentissage», explique la jeune femme, qui a posé ses valises du côté de Sainte-Marguerite-d’Elle. A 26 ans, elle n’a pas eu peur de prendre un nouveau virage professionnel. « L’année dernière, j’étais arrivée à saturation dans la vente. Il fallait que je change », confie-telle. Après avoir eu un œil sur le milieu équin, elle s’est dirigée vers les bovins. Un simple coup de fil à l’Anefa (association nationale emploi formation en agriculture) de la Manche, et la mise en relation avec des chefs d’entreprises en quête de stagiaire lui ont permis de trouver son bonheur.


Partir de zéro

C’est le Gaec LV Lepage basé à Domjean qui a été le premier sur les rangs. Le 22 décembre, Cynthia a passé son entretien. Deux jours après, le 24 décembre, elle faisait un essai. Et trois semaines plus tard, elle débutait une période d’immersion appelée « période de mise en situation en milieu professionnel », pour engager concrètement son CQP lait, une formation qui allie la formation au CFPA de Montebourg et des stages en entreprise à partir du 8 février prochain. Cynthia a tout lâché pour commencer cette reconversion. Et elle le reconnait elle-même. « Je n’y connais rien », prévient-elle. Mais sa volonté de se former est réelle, et sa motivation a séduit les deux éleveurs, Lionel et Valéry Lepage. « Je voulais vraiment être en lien avec les animaux », assure-t-elle. Au Gaec LV Lepage, la transmission est dans les veines des éleveurs. Les premiers stagiaires sont arrivés au début des années 2000 et les apprentis en 2015. Ils ont ouvert leur exploitation à l’installation de roto. « Depuis 16 ans, pas moins de 1 800 personnes sont venues voir l’installation. Pour nous, c’est

la seule salle de traite évolutive. On trait 110 à 120 vaches à l’heure », note un des frères. L’envie de communiquer sur le métier est associée au désir de former. « On a eu la chance d’avoir des formateurs. C’est désormais à notre tour », avance Valéry Lepage, tout en reconnaissant que « maitre d’apprentissage, c’est un métier. »

La pédagogie est de mise. « Si on veut que nos apprentis comprennent nos décisions, il faut leur expliquer nos choix. Il faut apprendre à réfléchir avant de faire des pas », assure Lionel.

Avant Cynthia, des apprentis en BTS productions animales ou BTS Acse ont forgé leur expérience au sein du Gaec. « Avec Cynthia, on part de zéro parce qu’elle n’a pas de formation agricole. C’est un challenge pour nous. Mais elle fait preuve de motivation », indique le plus jeune des associés. A termes, les deux frères seront ainsi secondés au niveau de la traite, et Cynthia deviendra de plus en plus autonome. Aujourd’hui, la formation reste la clé pour assurer le renouvellement des générations de salariés comme de chefs d’entreprises en agriculture. « Sur les 9 fermes de la commune, le plus jeune a 32 ans, et ensuite, c’est nous. Alors, il faut penser à la suite », souligne Valéry. L’apprentissage, accompagné par des aides de l’Etat, reste une opportunité, pour assurer l’avenir de la profession



Le CQP lait, qu'est ce que c'est ?

Du 8 février au 8 août, le CFPA de Montebourg propose un CPQ lait.

  • Objectif : permettre à des personnes souhaitant aller vers l’agriculture de pouvoir se former et acquérir les bases du métier en alternant centre de formation et entreprise.

  • Contenu de la formation : (350 h en centre et 560 h en entreprise) en contrat de professionnalisation ou dans le cadre d’une formation pour la montée en compétence du salarié en poste.

  • Public cible : Les demandeurs d’emploi et personnes souhaitant se former en contrat de professionnalisation. Les salariés agricoles en poste souhaitant acquérir les bases du métier (possibilité de réaliser un ou plusieurs modules de formation)

  • Financement : Prise en charge des frais de formation par Ocapiat + temps de présence en formation du salarié, cumulable avec l’aide à l’embauche en contrat de professionnalisation.


Renseignements auprès de Nadège Gautier, du service emploi de Terres d’emploi, 02.33.06.48.74.


Article rédigé par Sandrine Bossière, publié dans L'Agriculteur Normand, numéro 2643, édition du 4 février 2021

Communication financée par le Conseil Régional dans le cadre du contrat d’objectif GPEC.



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